
« Parce que je maudissais ma laideur, je suis devenu un monstre ». Là, encore, nous comprenons davantage comment s’opère la monstrification. À chaque fois, celle-ci émerge d’une émotion forte. Qu’elle soit positive (dans le cas de la plupart des héros) ou négative (pour la plupart des monstres). Il peut s’agir d’une obsession ou d’une lubie particulière. Ou encore d’une volonté en titane à devenir « quelqu’un ». Dans le cas de Beaut, c’est sa haine envers son physique qui l’a rendu aussi fort… et aussi beau. Quand bien même il ne s’agit que d’une façade. Cela, Sweet Mask en a conscience et c’est la raison pour laquelle il estime qu’il ne peut décemment pas devenir le symbole des héros. Contrairement à Saitama qui possèderait selon lui la force et l’humanité nécessaire. « J’aimerais que quelqu’un hérite de mes idéaux tant que je suis humain ». Évidemment, Saitama n’en a cure et ne comprend pas vraiment où son interlocuteur veut en venir.

« Est-ce que le héros idéal en a quelque chose à fiche des opinions d’autrui ? Est-ce qu’il ne s’agit pas essentiellement de qui tu es plutôt que de comment on te perçoit ? Après tout, nous sommes tous humains ». L’idéal et la réalité ont toujours guerroyé l’un contre l’autre. Ce qui explique pourquoi Beaut ne comprend pas du tout où veut en venir Saitama. Lui qui ne voit que de la laideur lorsqu’il se regarde dans le miroir. Plutôt que de regarder l’humain. Ce n’est pourtant pas la première fois que quelqu’un tient des propos similaires. Rappelez-vous l’arc de l’Association des Monstres. Zombieman lui avait dit exactement la même chose. « Après tout, nous sommes tous humains ». Lui qui est souvent comparé à un zombie du fait de ses capacités de régénération hors-normes. À voir si Beaut le comprendra lui-aussi lorsque cet arc viendra à son terme. Ha, qu’est-ce que j’aime One Punch Man ! L’écriture des différents personnages est tellement belle et profonde. Quel manga !

