« Vous vous rendez pas compte en France. Ça fait 6 jours que j’ai perdu mon mari, 6 jours que je ne trouve pas à manger, 6 jours que je ne trouve pas à boire. Ici, c’est l’enfer. Et personne ne vient nous aider ». Ici, à Tacloban, les cadavres font partie du paysage et, parce qu’on n’a pas le temps pour les enterrer décemment, la plupart sont jetés dans des fosses communes.
Sous l’effet de la faim, les rares commerces encore sur pied, ainsi que les unités de ravitaillement des ONG sur place, sont pris d’assaut et les gens commencent à s’entretuer. C’est véritablement une situation apocalyptique que connaissent les survivants de Haiyan. Principale raison : les moyens d’acheminer sacs de riz et autres purificateurs d’eau sont atrocement limités et prennent énormément de temps.
Dans l’aéroport de Tacloban,un avion de ravitaillement s’est fait prendre d’assaut par la foule, non pas parce qu’elle voulait s’emparer des stocks de nourriture, mais parce qu’elle voulait s’enfuir d’ici. Une fille de sept ans a manqué de mourir, écrasée par la foule. Et que dire des îles aux alentour ? Presque totalement isolées. « Je réalise que nous allons peut-être mourir ici. Mourir de faim. Mourir de soif. Je ne pense pas avoir mérité ça. »