Tant bien même Charlie Hebdo se veut un reflet du monde dans lequel on vit, je crois que je n’adhérerai jamais à leur ligne éditoriale. Lorsque j’ai consacré un article à la une de Charlie Hebdo sur les attentats de Bruxelles, il y a un élément qui n’avais pas été porté à ma connaissance et rend couverture encore plus limite que d’habitude. À savoir que le père de Stromae, illustré façon puzzle sur le numéro de Charlie, s’est fait tuer en 1994 au Rwanda. Son corps découpé en morceaux suite au génocide de la tribu Tutsi par les Hutus. La chanson de Stromae « Papaoutai » prend dès lors une toute autre dimension.
Déjà que la couverture ne me plaisait pas car irrespectueuse à l’égard des proches des victimes, c’est pire que tout maintenant. Et je sais bien que la rédaction de Charlie est adepte de l’humour noir et revendique pouvoir rire de tout en toutes circonstances. Il n’empêche que faire preuve d’un minimum d’empathie ne leur ferait pas trop de mal. Car tout le monde n’a pas leur humour et le recul nécessaire pour apprécier une caricature. Notamment lorsque celle-ci vise la mort, parfois dans des circonstances horribles, d’une personne que l’on a aimé. Par conséquent, j’imagine que les éducateur de Charlie Hebdo prendront avec humour la réponse de cet artiste belge.
