Il avait 22 ans et venait de Gambie. Depuis hier, la nouvelle de la mort de Pateh Sabally nous rappelle à tous combien l’Homme peut parfois être détestable. Mais comment un tel drame a t-il pu se produire ? Nous sommes le dimanche 22 janvier à Venise en Italie. Alors que les péniches vont et viennent sur le Grand Canal, un jeune homme saute à l’eau. Probablement dans l’intention de se suicider. C’est à cet instant que le pire survient. L’observant en train de gesticuler et de se noyer, la plupart des passants sont partagés entre rires et insultes. « Quelle merde ! », « Rentre-chez toi, pauvre tâche ! », « Africa ! Africa ! », « Mais laissez-le mourir… Il est débile, il veut mourir ! ». Cela avec pleins de smartphones sortis depuis les péniches histoire de filmer ce « drôle d’accident ».
Un migrant se noie à #Venise #italy :la foule se moque et l’insulte Pas un seul d’entre eux n’a essayé de lui porter secours Horrible😡😡 pic.twitter.com/2kjmy9Hpos
— Ryma (@ryyma12) 27 janvier 2017
Finalement, trois bouées sont lancées à l’eau afin que Pateh Sabally puisse s’y accrocher. Mais alors qu’il s’en approche, Pateh ne les attrape pas. Le fait-il volontairement ? Peut-être. Mais il y a aussi la possibilité que l’eau, qui se trouvait à 4°C, était tellement froide que Pateh s’est retrouvé paralysé et dans l’impossibilité de s’agripper à la moindre bouée. À noter que quelques passants ont tenté de se jeter à l’eau mais en ont été empêché par d’autres. « Non, c’est dangereux ! », « Il veut se tuer, laisse-le mourir ! ». Parmi eux, un maitre nageur qui a déclaré par la suite avoir été distrait par ces affirmations comme quoi Pateh souhaitait en finir et que cela ne servait à rien de sauter. Mais au-delà de ça, ce qui frappe, ce sont les rires, ce sont les insultes, c’est le racisme. Cette poigné de personnes qui devraient avoir honte lorsqu’elles se regardent dans le miroir. Pateh avait obtenu ses papiers en 2015 et est mort dans l’indifférence générale. Et si les réactions sur le net sont pour la plupart empreintes d’empathie, il y en a d’autres qui le sont moins (voir ci-dessus). Mes pensées à la victime, à sa famille et à ses proches.